Comme si de rien n’était de Barbara Abel

Comme si de rien n'était de Barbara Abel - Editions Récamier

Comme si de rien n’était de Barbara Abel – Editions Récamier

Comme si de rien n’était de Barbara Abel, présentation

Un quartier huppé où il fait bon vivre. Mais une maison attire tous les regards, celle des Moreau où vit un petit garçon. L’employée de maison trouve la maîtresse de maison assassinée dans son lit. Le mari a disparu mais il est très vite retrouvé et avoue le meutre.

Avis Comme si de rien n’était de Barbara Abel

Que se passe-t-il quand les portes des maisons cossues sont fermées ?

Je n’arrive pas à savoir si Adèle est vraiment victime de son mari ou si elle est une manipulatrice. Si elle est réellement victime de violences psychologiques comme cela est sous entendu, Barbara Abel a, malheureusement, pas assez détaillé. Par conséquent, je penche pour la deuxième version. Adèle semble heureuse en ménage. Elle et son mari ont réussi professionnellement. Ils ont un petit garçon qui ne se lie pas facilement. Il ne montre pas ses émotions, même avec ses parents. Il ne se livre pas, préfère rester dans son monde imaginaire. Il transgresse certaines lois et peut être prompt à de grosses colères, même s’il arrive à la canaliser, même à son âge. Adèle sait que son mari ne supporte pas le mensonge. Leurs disputes peuvent être énormes, épiques et il peut se passer des jours avant qu’ils ne fassent pas la paix. Adèle veut vivre dans le regard de son homme, elle est dépendante de lui, elle recherche l’admiration dans son regard, dans ses gestes, pour éprouver de l’estime d’elle-même. Pour se punir, le punir, à chaque dispute, Adèle trompe son mari. Est-ce que cela lui fait un bien fou ? Le passé va lui revenir comme un boomerang car le professeur de musique de son fils, Lionel, reconnait cette femme avec qui il a vécu un coup d’un soir. Mais cela ne s’arrête pas là. Pour éviter les fortes disputes, les semaines sans échanges, Adèle préfère avouer des crimes non commis à son mari. Mais cela la ronge. Comment se sortir de cette possible révélation, comment se sortir de ce que Lionel lui impose ? Elle profitera des opportunités qui lui sont offertes.

Avec cette histoire de paternité, Adèle va tout faire pour protéger sa famille, son fils et elle-même. Elle n’y croit pas au début, n’y croira pas mais elle acceptera les demandes. Ce seront des nuits sans sommeil, des journées à se torturer afin que son secret ne soit pas dévoilé. Et le drame se joue en huit-clos avec trois personnes et un enfant qui se cache en haut des escaliers et qui a tout vu et entendu. Sa mère ne pourra rien y faire, à part se sauver elle-même des rouages judiciaires et tenter de vivre sa vie avec ce drame qui s’est passé.

Bertrand, le mari d’Adèle, se sent supérieur à elle. Il a pris une revanche sur son passé de petit garçon harcelé. Il ne supporte pas le mensonge et sa vie se doit d’être idyllique. Il essaie de mener tout le monde à la baguette. Rien ne doit casser ce cadre. Il sait ce qu’il risque avec ce drame et il demande à sa femme de choisir.

Pour Hugues Lionel, cette rencontre avec Adèle, soit Marie, pour lui, ce sera une véritable obsession. De son côté, il vit un drame. Son père est atteint de la maladie d’Alzheimer et il n’est pas préparé à affronter ce pan de sa vie. A 40 ans, le fait de comprendre qu’il a un fils va forcément changer sa vie. Il va vouloir s’immiscer dans la vie de son fils pour créer un lien. Mais il n’a pas du tout élevé cet enfant et la justice ne pourra pas lui donner raison, car son fils ne manque de rien, sa famille ne le brutalise pas.

Et qu’en est-il de ce petit garçon de même pas 10 ans ? En définitive, tout tourne autour de lui. Lucas a toujours été un petit garçon secret. Sa mère, Adèle, s’en est beaucoup inquiété. Elle aurait voulu partager beaucoup plus de choses avec lui, qu’il soit beaucoup plus tendre. Mais Lucas s’enferme dans son monde, il est réservé, il est souvent très loin. Il a peu d’amis. Il ne supporte pas l’injustice. Il tente de juguler ses profondes colères. Et il se fait ses propres opinions car il se cache quand il y a des disputes et il entend tout.

Barbara Abel commence son roman par un meurtre. Elle va revenir avant ce meurtre et raconter l’histoire d’Adèle et de Hugues, en trompant bien son lecteur. Mais cela s’arrête franchement là pour moi. J’aime beaucoup certains romans de Barbara Abel, mais d’autres, comme celui-ci ne sont pas étoffés, je ne les comprends pas. Je comprends toutefois que le drame d’ouverture a bien un point d’ancrage. Des secrets sont toujours présents dans les familles. Les enfants en pâtissent bien souvent et ne peuvent pas grandir, avoir confiance en eux, pour vivre leur propre vie. Un roman qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Dommage.

Comme si de rien n’était de Barbara Abel

date de sortie : 11 avril 2024

Editeur : Récamier

Isbn : 978-2-38577-043-3

Nombre de pages : 362

Triangle noir de Niko Tackian

Triangle noir de Niko Tackian - Editions Calmann Lévy

Triangle noir de Niko Tackian – Editions Calmann Lévy

Triangle noir de Niko Tackian, présentation

Il reprend connaissance dans une baignoire plein de glace. Il ne se rappelle de rien. Il doit fuir à tout prix dans le désert.

Lutz et son collègue sont appelés dans une forêt des Vosges, pour un corps, marqué d’un triangle noir avec trois points.

Avis Triangle noir de Niko Tackian

Direction les Vosges, où un officier de gendarmerie, proche de la retraire, est appelé sur un site après la découverte de deux corps qui ont été enterrés. Il va s’avérer que ce sont deux corps de deux jeunes adolescents qui ont été profondément mutilés. Il fait appel à Pierre Martignas, un ancien docteur spécialisé dans l’étude de crimes, pour avoir son avis. Pierre Martignas est dérouté par ce qu’il a vu. Une enquête trop difficile s’annonce et la PJ de Strasbourg doit s’occuper de ces crimes. Keller entre en scène. Très vite, un autre jeune homme va disparaître. Pour Keller, il faut le retrouver au plus tôt.

De son côté, Pierre Martignas rencontre Mary Lane, dans un superbe manoir. Elle lui propose une mission mais elle ne lui dit pas tout.

Une course contre la montre est lancée. Il faut très vite retrouver ce jeune homme qui a disparu. Keller et son équipe vont avancer assez vite car ils vont récolter des indices qui vont les amener à un homme, qui sera retrouvé assassiné. Est-ce un trafic d’organes ? Que vient faire ce livre dont la couverture est en peau humaine ? Est-ce qu’une secte sévit ? En effet, les victimes portent un drôle de tatouage. Tatouage que l’on retrouve, même s’il est différent sur deux hommes suspectés.

Pour Keller, c’est la plongée dans l’enfer, dans le mal absolu. Il ne vit que pour élucider les crimes, trouver les coupables et essayer de retrouver les personnes disparues. Il est seul, vit seul, se bourre d’amphétamines pour tenir. Niko Tackian nous révèle le passé de Keller et le lecteur comprend mieux ses motivations. Il est et reste un très bon flic, il suit son instinct, au mépris de sa vie. Seule sa supérieure peut le canaliser. En effet, il a beaucoup de respect pour elle, voire plus.

Pierre Martignas a été, pendant de nombreuses années, consulté pour résoudre de nombreuses affaires, pour tenter d’entrer dans la tête des meurtriers. Il était au fait de sa gloire. Mais un évènement tragique a mis fin à cette carrière. Il n’a pas su interpréter des signes. Par conséquent, il s’est réfugié dans les Vosges, où il boit, où il tente de faire face à la culpabilité qui le ronge. Il aide quelquefois le gendarme du lieu. Lorsque Mary Lane lui propose de l’aider à résoudre les meurtres, il est partant. En effet, il va bénéficier de l’Intelligence Artificielle mise au point par Mary. Mais l’Intelligence Artificielle, même si elle peut faire gagner du temps, ne remplace l’humain et l’expérience. Au cours d’un déplacement, il en apprendra plus sur cette femme et sur ce qui la ronge.

Deux enquêtes qui se tiennent en même temps et qui vont aboutir au même résultat et donc qui sera le premier à appréhender le coupable ? Cela ne sera pas sans mal et pour les uns et les autres. Une histoire de manipulation, une histoire de vengeance, une histoire de douleur, comme d’avoir perdu un être cher mais ne pas avoir récupéré le corps. Les victimes sont encore et toujours les enfants.

Niko Tackian nous montre parfaitement la noirceur humaine, ce que sont capables les hommes qui se croient investis d’une mission. Ils se sentent forts et ceux qui sont au-dessus ont un immense pouvoir de persuasion. Le travail des forces de l’ordre n’est pas forcément facile. 

Est-il enfin là le Niko Tackian que j’attendais depuis que je lis l’auteur ? Attendre le roman qui me permettra d’aimer, d’avoir des coups de coeur sur les livres de l’auteur ? Je peux dire, maintenant, oui, et j’en suis parfaitement heureuse. En effet, comme il l’explique en fin de roman, Niko Tackian s’est attaché, pour une fois, sur les 10 romans écrits, à utiliser les codes du polar, du roman noir. C’est peut-être pour ça que j’ai ce coup de coeur. En tous les cas, j’ai avalé les pages, j’ai trouvé les personnages très intéressants, tout comme l’intrigue qui est bien menée des deux côtés, avec des révélations au bon moment et un dénouement pas sans risques.

Triangle noir de Niko Tackian

date de sortie : 6 mars 2024

Editeur : Calmann Lévy

Isbn : 978-2-7021-8401-1

Nombre de pages : 316

Katie de Michael McDowell

Katie de Michael McDowell - Editions Monsieur Toussaint Louverture

Katie de Michael McDowell – Editions Monsieur Toussaint Louverture

Katie de Michael McDowell, présentation

Noël 1863, Katie Slape, 9 ans, à Philadelphie, est gardée par Hannah pendant que sa mère travaille au théâtre. Cette dernière meurt brûlée. Katie n’a pas vu son père depuis près d’un an.

1871, New Egypt, petit village, Philo et Jewel discutent. La première est pauvre et ne réagit pas aux propos de Jewel, qui se sent supérieure et est cruelle.

Avis Katie de Michael McDowell

J’avais beaucoup aimé Blackwater de Michael McDowell. Quand j’ai reçu cette newsletter de Babelio m’informant de la parution de Katie du même auteur, je me suis dit que je ne devais pas passer à côté. C’est chose faite, c’est lu. Mais je viens de me rendre compte que Les aiguilles d’or est paru avant. Donc, acheté d’occasion.

Dans Katie, on suit les aventures de Philomena, dite Philo, et en parallèle de Katie, de son père et de sa belle-mère. Mais tout commence par Katie qui est gardée, alors qu’elle n’a que 8 ans, par Hannah, alors que sa mère, actrice, meurt dans un incendie. Le ton est donné car il semblerait que Katie a vécu ce drame en même temps que sa mère. On retrouve Katie quelques années plus tard lorsqu’elle fera la rencontre de Philo, accourue au chevet de son grand-père, mais en tant que bonne à tout faire, pour ne pas donner matière au couple et à leur fille qui ont pris le pouvoir dans cette maison. Mais c’est sans compter sur Katie qui voit tout et entend tout et qui possède un marteau dont elle ne se sépare jamais. Car Katie est devenue dure et violente.

Philo, à près de 20 ans, a toujours été pauvre. Elle vit dans une petite bourgade avec sa mère, qui fait de la couture pour tenter de survivre et surtout payer les traites de sa maison. Philo ne veut pas vivre au-dessus de sa condition mais elle se questionne quant au fait d’avoir de l’argent. Surtout que Jewel le lui fait bien sentir à chaque fois qu’elles se voient et qu’elles se parlent. Mais Philo prend sur elle. Au fil de l’aventure, elle va perdre des êtres chers, Philo aura de l’argent, et pas mail, qu’elle perdra aussi vite qu’elle l’aura en sa possession. Elle sera même suspectée de meurtre. Elle ira à New York pour tenter une autre vie. Philo est têtue, très pragmatique, sait ce qu’elle veut, intelligente. Mais malgré tout, elle n’a pas connu grand chose dans la vie, surtout dans une grande ville comme New York. Mais ses atouts jouent pour elle et les gens lui font confiance, au grand dam de ceux qui l’ont connue auparavant. Son but est aussi de retrouver l’argent qui lui a été volé et de se venger de ce couple et de Katie. Elle pensera beaucoup à eux, sera en leur présence. Mais qui gagnera à la fin, Philo ou Katie ?

Quelques fois, dans le roman, est indiqué que Philo est la cousine du père de Katie. A quel moment sera expliqué ce lien de parenté ?

Katie est simple mais diablement efficace. Ce roman est très addictif. Michael McDowell relate la vie, aux Etats-Unis au milieu du XIXème siècle. Cette vie dans les petites villes, à New-York qui devient déjà frénétique et qui a un grand pouvoir d’attraction. Il relate également la lutte des classes, entre ceux qui ont tout ou presque tout et qui montrent leur fortune. Mais parmi eux, il reste des personnes qui ont vraiment toujours de la classe, quelle que soit la situation. Pour les plus pauvres, quelques dollars représentent déjà une fortune. Et quand ce sont plusieurs milliers, ils n’arrivent pas à imaginer quelle pourrait être leur vie. J’avais déjà trouvé que, dans l’approche, Michael McDowell se rapprochait de Stephen King. C’est toujours le cas. Mais l’un et l’autre sont amplement différents. Ils ont le talent pour mêler une approche fantastique à des évènements actuels. Ils proposent des personnages très déjantés qui côtoient des personnages bien ancrés sur terre dans leur vie. Michael McDowell se lit très facilement dans ce roman consacré à la famille et à ses relations. Il offre une jeune fille très forte qui ne se laisse pas aller, mais qui a toujours ses faiblesses.

Katie de Michael McDowell est un coup de coeur. Et la couverture de la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture est à tomber.

Katie de Michael McDowell

date de sortie : 19 avril 2024

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Isbn : 9782381961538

Nombre de pages : 456

La bête des Vosges de Danielle Thiéry et Marc Welinski

La bête des Vosges de Danielle Thiéry et Marc Welinski - Editions La Jouanie

La bête des Vosges de Danielle Thiéry et Marc Welinski – Editions La Jouanie

La bête des Vosges de Danielle Thiéry et Marc Welinski, présentation

En près d’un an, une véritable psychose dans les Vosges car du bétail est tué, mais par quel animal ?

La bête est revenue mais elle tue autre chose que du bétail.

21 novembre, 46 ans après, Damien rentre à son hôtel. Il crève et voit quelque chose qui le terrifie. Il retourne chez son patron.

Avis La bête des Vosges de Danielle Thiéry et Marc Welinski

Lors de Quai du Polar 2024, je suis allée faire dédicacer le dernier Danielle Thiéry. J’avais déjà lu l’auteur précédemment et cela m’avait pas mal plu. Elle m’a conseillé son dernier roman écrit avec Marc Welinski.

Direction un petit village des Vosges, avec un gendarme près de la retraite, qui attend celle-ci avec impatience. Il n’a pas eu beaucoup d’enquêtes importantes dans sa carrière. Il connait ce village, il connaît tout le monde, il connait les us et les coutumes de cette région, et notamment cette légende qui revient, la présence de la Bête des Vosges. Cette dernière, lors de son dernier passage, a décimé de nombreuses bêtes. Là, elle a été vue par le directeur financier de La Guépie, convié au château pour préparer le conseil d’administration. Il a été plus qu’effrayé et La Guépie et Jean ne le prennent pas forcément au sérieux.

Si ce n’était que cette apparition. Mais d’autres personnes du village font état de cette présence. Tous vont donner le même portrait robot, celui d’un personnage mi homme, mi bête. Au Musée d’Histoire Naturelle de Paris, Mélisandre doit rendre son rapport suite à un voyage où elle a côtoyé de nombreux singes. Avec cette nouvelle venant des Vosges, elle veut absolument s’y rendre pour donner son avis et surtout tenter d’évaluer si ce qui se dit est vrai et quelle peut être cette bête.

Les meurtres vont se succéder, tous plus abominables les uns que les autres. La gendarmerie va mettre tous les moyens avec des battues, … Mais la peur s’empare de la population. Cette dernière participera à quelques battues, forcément armée. Hunebeau, le gendarme, est mis sur la touche. Mais il aura toutes les informations de son adjointe. Il enquêtera avec Mélisandre, qui le mettra sur quelques pistes. Un château et un vaste domaine qui seront le théâtre des battues car tous les chemins mènent au château, à son propriétaire, qui sera assassiné, et à son homme à tout faire, Jean Gaucher. Les semaines et les mois passent mais aucune piste pour arrêter quelqu’un.

Une région taiseuse, un village et des habitants qui doivent leur renommée, leur argent à la cristallerie La Guépie car tous les employés sont actionnaires. Certains ont pu faire fortune et font partie du conseil d’administration. Une région de chasse où les habitants sont armés de fusils. La paix n’est pas forcément à l’ordre du jour, surtout avec les écologistes qui sont de plus en plus écoutés. Une région qui n’accepte pas forcément les personnes différentes, car de couleur et qui ne se mêlent pas forcément à la population.

Mélisandre va prendre de plus en plus de pouvoir dans ce roman. Zoologue, elle a vécu une histoire d’amour avec une femme qui se solde par une véritable déception. Elle s’interroge beaucoup et la personnalité de Jean va la faire passer par toutes les émotions. De plus, elle comprendra assez vite qui il est et ce qu’il fait. Elle fera tout pour le protéger.

Un roman qui a été très long à se mettre en place. Il faut arriver aux 3/4 du roman pour que cela se décante. Je ne renie absolument pas les descriptions, loin de là. Ce n’est pas forcément une enquête policière, mais plutôt un roman qui s’attache à la psychologie des personnages, avec une grande partie dédiée à l’étude des primates. Aucun personnage n’a eu ma faveur, à part peut-être Jean Gaucher, devenu, malgré lui, une véritable attraction par ce qu’il est, ce qu’il devient, même s’ils sont peu nombreux à le connaître réellement. J’ai été déçue par cette lecture, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

La bête des Vosges de Danielle Thiéry et Marc Welinski

date de sortie : 1er juin 2023

Editeur : La Jouanie

Isbn : 978-2-37047-2359

Nombre de pages : 411

Bilan de lectures en avril 2024

Qu’ai-je lu en ce mois d’avril 2024 ?

Le dernier Karine Giebel. Le dernier Joël Dicker. On continue Erlendur. Le dernier Ian Manook en Islande. Direction le Groënland avec Mo Malo. Acheté d’occasion qui sera très certainement revendu, l’histoire de Carolyn et John. Le nouveau personnage de Fiona Barton.

Cela fait 7 livres. Un bon score avec pas mal de nouveautés polar. Je vous les rappelle :

Et chaque fois mourir un peu Livre 1 Blast de Karine Giebel

Un animal sauvage de Joël Dicker

L'homme du lac d'Arnaldur Indridason

Krummavisur de Ian Manook

L'Inuite de Mo Malo

Carolyn et John de Stéphanie des Horts

L'eau qui dort de Fiona Barton

L’eau qui dort de Fiona Barton

L'eau qui dort de Fiona Barton - Editions Fleuve Noir

L’eau qui dort de Fiona Barton – Editions Fleuve Noir

L’eau qui dort de Fiona Barton, présentation

Il est prisonnier, il veut sortir. Il ressent de la terreur et attend son bourreau.

Le 24 août 2019, Dee fait le ménage chez Pauline et Charlie. Ils sont mariés depuis 10 ans. Ce dernier a disparu.

17 jours plus tôt, Charlie va voir sa fille qui est dans un centre spécialisé. Elle est aveugle, son cerveau est défaillant.

Avis L’eau qui dort de Fiona Barton

#EliseKing1

Elise King est le nouveau personnage de Fiona Barton. Elle a la quarantaine, elle dirige une équipe d’enquêteurs. Elle a eu une relation avec un collègue qui y a mis fin pour se marier. Elle est en arrêt maladie car elle s’est fait opérer d’un cancer du sein. Elle a déménagé dans une petite ville pour mettre son passé loin derrière elle, pour se reposer et se remettre.

Cette petite ville est très ancrée sur elle-même et n’accepte pas forcément les étrangers de la grande ville qui viennent en week-end ou en vacances. De plus, un festival de musique doit se tenir et les habitants ne sont pas forcément pour, à cause de l’alcool ou de la drogue qui peut circuler. Un homme, vieil homme, disparait sans laisser de traces, ni donner de nouvelles. Sa disparition est déclarée à la police. Lors du festival, deux jeunes gens doivent être hospitalisés dans un état très grave. Derrière sa fenêtre, Elise regarde tout ce qui se passe et avec ces deux éléments, sa voisine et elle vont jouer les Sherlock Holmes pour enquêter. Car malgré la fatigue, les enquêtes manquent à Elise et elle a conservé toute son acuité, toute son envie de résoudre des énigmes.

Construit de façon à ce que le lecteur arrive au moment des faits, la romancière va retracer les faits des uns et des autres et leur passé et ce au fil de l’enquête d’Elise. Pourquoi cet homme a disparu ? Est-ce qu’il cache quelque chose ? Pourquoi était-il aux abois lors de ce festival ? Un roman de duperies où tout le monde essaie de bien cacher son jeu, avec plus ou moins de succès. Beaucoup de personnes ont perdu beaucoup d’argent et tentent, par tous les moyens, de le récupérer car ils ont des dettes, leurs projets sont mis à mal. Mais un accident peut très vite arriver et les conséquences sont désastreuses pour les uns et les autres.

Une très grande galerie de personnages qui sont tous, à un moment ou à un autre, nécessaires à ce roman. Mais sur quelques uns, je me suis perdue, car je ne sais qui était qui et ce qu’il faisait.

Outre l’enquête qui va remonter très loin dans le temps pour connaître ce qui a pu arriver aux personnages, la romancière s’attache aux femmes atteintes d’un cancer du sein et qui doivent continuer à travailler, après une opération et un arrêt.

Tout est en trompe l’oeil, les personnes, les endroits. Tout est fait pour berner et ne pas dire la vérité.

Un roman qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, d’où une critique pas forcément longue.

L’eau qui dort de Fiona Barton

date de sortie : 1er juin 2023

Editeur : Fleuve Noir

Isbn : 978-2-265-15580-0

Nombre de pages : 424

Carolyn et John de Stéphanie des Horts

 Carolyn et John de Stéphanie des Horts - Editions Albin Michel

Carolyn et John de Stéphanie des Horts – Editions Albin Michel

Carolyn et John de Stéphanie des Horts, présentation de l’éditeur

En 1996, Carolyn Bessette épouse John Kennedy, le fils de l’ancien président des Etats-Unis, et pénètre dans la famille la plus célèbre du pays. Leur couple fait rêver et vendre du papier glacé, mais leur quotidien est miné par la pression des paparazzi, les ambitions politiques, la drogue et l’adultère. Ils se déchirent et tentent, une dernière fois, de sauver leur union.

Avis Carolyn et John de Stéphanie des Horts

Cette biographie revient sur le parcours et le destin tragique du petit prince de l’Amérique et d’une famille la plus puissante des Etats-Unis. John Kennedy Jr était très jeune lorsque son père a été assassiné. Il a très peu de souvenirs mais des réminiscences et surtout un manque du père très présent. Pourtant, sa mère, Jackie a tout fait pour le protéger, lui et sa soeur. Un trio très soudé, qui s’aimait profondément. Mais cela n’a pas empêché John de n’en faire qu’à sa tête, de vivre sa vie, comme il l’entendait. Tous le promettaient à un bel avenir, reprendre le flambeau politique et devenir Président des Etats-Unis. Jackie ne l’a jamais coupé de la famille Kennedy.

John Kennedy Jr a noué des amitiés durables qui ne se sont pas démenties. Il n’a jamais joué de son statut de fils de, il n’a jamais utilisé son nom. Tout parlait pour lui et son nom lui a ouvert pas mal de portes. Très beau garçon, charismatique, beau parleur, toutes les femmes étaient à ses pieds. En a-t-il profité ? Il a eu quelques liaisons, plus ou moins durables, mais qui n’étaient pas du goût de la famille et de sa mère. Mais ils ont laissé faire, rappelant très souvent qu’il devrait vraiment se prononcer un jour ou l’autre et le plus tôt serait le mieux.

Etudes de droit pas couronnées de succès, au premier coup, un journal, George, qui a connu les sommets avant de péricliter et d’une mauvaise entente qui s’est installée au fur et à mesure pour les deux fondateurs et la présence de celle qui est devenue la femme de John, Carolyn Bessette.

Pour elle, la blonde éthérée, la vie a été très belle pendant un long moment. Elle a réussi professionnellement et s’est joué des hommes, qu’elle connaissait du bout des doigts. Absence du père pour elle aussi à qui elle en a voulu tout le long de sa vie. Pour Carolyn, cela a été la mode, les fêtes et les amants, jusqu’à ce que son chemin croise celui de John Kennedy, qui a tout fait pour devenir son homme.

Mais la presse est toujours à l’affut et cherche à avoir les meilleurs scoops sur le couple, toutes les photos à publier. Car Carolyn et John font gagner de l’argent. De tempérament volcanique, Carolyn ne se laisse pas faire. Mais avec la presse, cela sera la descente aux enfers pour elle. Elle vivra cloîtrée, refusera de sortir, se droguera, boira et son couple avec John va cruellement en pâtir. L’aime-t-elle vraiment ? Malgré les grosses disputes, les séparations, John est toujours fou amoureux de sa femme et il espère que ce voyage dans le fief des Kennedy, pour un mariage, permettra à son couple de rebondir. Mais il faut convaincre Carolyn, surtout que John sort d’un accident, qu’il marche avec une béquille et que sa cheville le fait souffrir. Il doit également lui annoncer la nouvelle de son avenir.

Si quelques Kennedy sont morts dans un accident d’avion, cela ne fait pas peur à John Kennedy Jr. Il se sent libre quand il vole. Et il n’a tenu aucune promesse faite à sa mère.

Une biographie qui se lit comme un roman car toutes les personnes vont échanger. On connait le pouvoir de la presse, que ce soit en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Les personnalités ne sont pas forcément protégées, notamment par les lois. Quand quelqu’un ne veut pas donner, la presse est avide de tirer tout ce qu’elle peut et est à l’affut du moindre scandale. On peut comprendre cette hantise de Carolyn à ce sujet. Aimait-elle vraiment son mari ? On peut se poser en lisant ce livre ? Personnellement, je trouve qu’elle n’a pas le beau rôle. Elle était sûrement comme elle est décrite. Cette biographie revient sur ce drame avec la mort de trois personnes, en donnant toutes les explications nécessaires. C’est très intéressant à lire. 

Carolyn et John de Stéphanie des Horts

date de sortie : 27 mars 2024

Editeur : Albin Michel

Isbn : 978-2-226-47748-4

Nombre de pages : 279

L’Inuite de Mo Malo

L'inuite de Mo Malo - Editions La Martinière

L’inuite de Mo Malo – Editions La Martinière

L’Inuite de Mo Malo, présentation

Naissance d’un enfant par une mère adolescente. Qui va-t-elle sauver ?

Kullorsuaq, en février 2021, Bjorn Westen est près du cadavre de Nina, qui vient d’accoucher. Elle avait 15 ans. L’enfant est avec la sage-femme itinérante. Le grand-père de Nina a été assassiné il y a 9 mois et son meurtre n’a pas été élucidé.

Avis L’Inuite de Mo Malo

On repart au Groenland avec Mo Malo et L’Inuite.

Ce sont des meurtres non élucidés, celui d’un père il y a neuf mois et celui de sa fille, morte après avoir accouché et qui a mis au monde un petit garçon. Une sage femme itinérante est très vite interpellée par la police locale. Mais elle s’échappe vite. Ce sera une course poursuite dans le grand Nord pour la retrouver.

Au Danemark, TIm doit faire toute la lumière sur un cold-case avant d’être mis au placard, voire muté au Groenland. Cela concerne la mort d’un vieil homme. Il a quelques jours pour tout mettre à jour mais il sait qu’il est piégé.

Les deux enquêtes vont, au fur et à mesure, se recouper car il semble que cela concerne une affaire qui a fait grand bruit au Groenland et au Danemark, l’affaire des 22. 22 enfants qui ont été choisis par les autorités, 22 enfants qui ont dû quitter leur famille groenlandaise pour être éduqués selon les dogmes de l’oppresseur, le Danemark. Un an après, quand ils reviennent dans leur pays, s’ils ne sont pas adoptés, ils sont rejetés par leur famille, car ils ne parlent plus la langue et sont devenus des inconnus. Ils étaient très jeunes. La douleur de la séparation était bien présente, mais ils sont arrivés à rester soudés pour arriver à s’en sortir. Alors, oui, ils ont bien vécu pendant un an, ils ont connu une autre vie mais le retour à la réalité a été pire que le départ. Etre arraché, dès son jeune âge, à un foyer, a fait que certains ont sombré dans l’alcoolisme, d’autres ont dû suivre des thérapies, d’autres se sont suicidés… Certains ont pu rester en vie jusqu’à ce que ce scandale soit reconnu par les autorités un grand nombre d’années après.

Charlotte a tout quitté pour comprendre sa mère, pour s’immerger dans cette société groenlandaise, pour être une femme libre, sans attaches. Elle prend son métier de sage-femme à coeur et son but est de donner la vie, que l’accouchement se passe sans problèmes. Même si, par moments, lorsqu’elle se retrouve face à des personnes ou des descendants qui ont joué un rôle dans cette affaire des 22, elle s’interroge sur son envie de mort. Au fur et à mesure, elle va obtenir des preuves pour tenter de comprendre sa mère, sa vie est également en danger, car elle est aussi recherchée et qui est cet homme ou cette femme, qui sème la mort sur son passage.

Toute prend une grande ampleur au Groenland. Il est très facile de disparaître, de se cacher. Pourtant les forces de police, sur place, sont assez aguerries mais pas forcément bien formées aux meurtres car elles n’ont affaire, la plupart du temps, qu’à des ivrognes ou des bagarres.

Les thèmes du roman sont passionnants et très bien documentés. Mo Malo nous raconte une histoire véridique, qui fait froid dans le dos, tout de même. Mais doit-on, encore, se questionner sur la nature humaine, sur certains actes d’hommes, de femmes et même de gouvernements. C’est en lisant les romans de Mo Malo que j’ai compris que le Danemark a été pendant longtemps un oppresseur, que le Groenland dépend encore et toujours de ce pays, malgré sa soif de liberté. Le peuple groenlandais, très proche de la nature, avec des croyances ancestrales, tente de survivre face au joug du pays voisin. La vie y est dure, très dure, et ce peuple ne se lie pas facilement. Les étrangers ne sont pas forcément bien accueillis, même s’ils essaient de s’intégrer au maximum en respectant ce qui fait le peuple groenlandais.

Grâce à Mo Malo et ces voyages au Groenland, dont son dernier livre consacré à ce sujet, ses photos, ce pays immense est devenu plus ou moins familier.

J’ai franchement beaucoup aimé tous les personnages, les histoires, de la façon dont tout s’agence. Un coup de coeur pour ce mois d’avril.

Je comprends mieux la dédicace de l’auteur rencontré à Quai du Polar 2024 et avec qui j’ai discuté un grand moment. Qui a écrit ce roman ? Lui ou celle à qui l’histoire est consacré ? J’ai toujours un doute. Suite à mes échanges avec l’auteur, il me tarde de lire ce qu’il m’a annoncé et qui est en cours d’écriture, mais il va falloir que je relise trois romans déjà sortis pour me remettre dans l’ambiance.

L’Inuite de Mo Malo

date de sortie : 5 avril 2024

Editeur : La Martinière

Isbn : 979-10-401-1691-2

Nombre de pages : 409

Krummavisur de Ian Manook

Krummavisur de Ian Manook - Editions Flammarion

Krummavisur de Ian Manook – Editions Flammarion

Krummavisur de Ian Manook, présentation

1995, en Islande, un avion, une grosse tempête. Ils doivent se poser en urgence. Un passager s’accroche à sa valise.

En 2002, un guide et un professeur s’aventurent sur le volcan. Ils découvrent un cadavre dans une faille.

De nos jours, un père et un fils sont dans une barque.

Avis Krummavisur de Ian Manook

C’est le deuxième tome des aventures de Kornelius qui se passe en Islande. J’ai bien lu le premier et je me rends compte que je vais être obligée de le relire car j’ai pas mal de blancs. Et je referai celui-ci à la suite.

Tout commence avec Botty qui est avec les forces spéciales pour arrêter un chalutier où se trouvent deux hommes, soupçonnés du meurtre d’une jeune fille. Botty a voulu faire la lumière sur ce meurtre et elle réussit. Mais ces deux hommes sont assassinés par un député qui clame le crime passionnel. C’en est trop pour Botty qui n’y croit pas et qui va être démise de ses fonctions. En attendant, elle va tenter de faire toute la lumière sur cette histoire, aidée en cela par ses amis et connaissances.

Pendant ce temps-là, trois cadavres sont découverts prisonniers de la glace. Kornelius est rappelé comme consultant pour aider Ari, qui veut que Kornelius soit là avec lui. Tous savent que faire appel à Kornelius ne va pas être de tout repos, même s’ils veulent avoir l’oeil sur lui.

Des enquêtes qui vont mettre en scène les personnages, qui prendront contact les uns avec les autres pour savoir où il faut aller, et ce malgré la problématique des relations de Kornelius avec les femmes qu’il a côtoyées, aimées.

De l’Islande au Danemark en passant par le Groëland, et surtout la présence des Etats-Unis toujours bien ancrés dans ces pays. Très politique avec des fonds qui ont été transportés pour que les politiques puissent cacher des éléments au public, mais aussi des installations américaines dans les glaciers. Mais il faut compter sur la persévérance de Kornelius qui voudra savoir la vérité et prendre la décision adéquate. Il faut également compter sur le caractère de Kornelius qui est un véritable feu follet, il choisit la voie qu’il souhaite sans se préoccuper des uns et des autres. Il en a fait voir de toutes les couleurs à son ancienne hiérarchie et il continue. Que ce soit en Islande, au Groënland, il ne faut absolument pas créer de tensions avec les Etats-Unis et ces pays les laissent agir pratiquement en toute impunité. Ce sont aussi d’odieux personnages, comme des parlementaires, des avocats, véreux, qui se protègent contre de grosses sommes d’argent, une impunité judiciaire.

J’ai bien aimé les relations entre Kornelius et Ari. Ce dernier émaille toutes ses conversations de dictons appris auprès de son grand-père. Cela énerve un peu Kornelius au départ mais il va faire avec et les relations entre les deux seront plus que cordiales. Ari n’est pas aussi bête qu’il en a l’air. Nous avons une belle brochette de personnages. Ils montrent tous leurs défauts, leurs faiblesses mais aussi toutes leurs forces.

Un roman vraiment dans l’air du temps qui montre les magnifiques paysages d’Islande, du Groënland. Mais bien entendu, avec la crise climatique, Ian Manook s’attache à nous montrer que la fonte des glaciers crée de véritables problématiques pour tous ces pays et pour le monde dans son intégralité.

Krummavisur = luguble complainte des corbeaux.

J’ai beaucoup aimé. Ian Manook est un véritable virtuose quel que soit le sujet, le lieu qui font l’objet de ces romans. L’auteur nous permet de voyager et il permet au lecteur de s’attacher à ses personnages. Je remercie Ian Manook pour la dédicace à Quai du Polar 2024. J’avais reçu le roman juste à temps. Une petite question, dans les faits relatés en 2002, Ian Manook évoque toutes les éruptions après cette date. Est-ce normal ou une erreur ?

Après Ian Manook, on reste dans le Grand Nord mais on va au Groënland avec Mo Malo.

Krummavisur de Ian Manook

date de sortie : 3 avril 2024

Editeur : Flammarion

Isbn : 978-2-0804-4557-5

Nombre de pages : 438

L’homme du lac d’Arnaldur Indridason

L'homme du lac d'Arnaldur Indridason - Editions Points

L’homme du lac d’Arnaldur Indridason – Editions Points

L’homme du lac d’Arnaldur Indridason, présentation

Dans un lac, elle découvre un cadavre. Elle n’a pas les idées très claires avec sa gueule de bois. Elle est scientifique, divorcée et cumule les liaisons sans lendemain.

Erlendur est en vacances. Mais il est rappelé suite à la découverte de ce cadavre.

Avis L’homme du lac d’Arnaldur Indridason

#Erlendur9

Une nouvelle enquête pour le trio. Une femme découvre un cadavre dans un lac. Un cadavre qui est lesté d’un appareil de transmission. Très vite, il s’avère que ce cadavre est dans ce lac depuis un très grand nombre d’années. Et cela va être pour le trio tenter de découvrir la vérité et remonter dans le temps et la première enquête. En effet, un homme avait disparu sans laisser d’adresse. Il devait voir un client mais sa voiture a été trouvée devant une gare. Sa petite amie de l’époque n’a jamais accepté cette disparition. Elle attend toujours le retour de son homme, même si la police a conclu à un éventuel suicide ou un départ sans laisser d’adresse. Erlendur, Oli et Elinborg vont remonter dans le temps, trouver une voiture qui pourrait contenir des indices et surtout quels sont ces appareils qui ont été trouvés dans ce lac, au fil des années ? Erlendur a toujours voulu faire la lumière sur les disparitions qui datent et qui n’ont trouvé aucune solution. Et cette fameuse voiture est pour Erlendur la clé de tout.

Au fur et à mesure de l’enquête, ils vont entrer dans un monde qu’ils n’ont pas connu. La guerre froide, les espions de différents pays, la surveillance des uns et des autres. Pour arriver à élucider tous ces mystères, Arnaldur Indridason va développer l’histoire d’étudiants islandais qui sont partis faire leurs études à l’étranger et notamment en Allemagne de l’Est. Ils cherchaient un idéal, dans le socialisme, dans le communisme. Tout était neuf, tout était beau, ils étaient les ambassadeurs de leur pays et à leur retour, ils devaient porter cette bonne parole. Certains ont embrassé tout ce qui leur a été dit sans se poser de questions. Ils ont commis certains actes, abominables, au nom d’une dictature, de plusieurs dictatures. D’autres ont tenté de se soulever au nom de la liberté des êtres humains, au nom de la liberté d’expression. Mais ils étaient surveillés, ils ont été arrêtés. Certains ont simplement disparu et les familles n’ont plus eu aucune nouvelle. C’est l’histoire de Tomas, un jeune Islandais, pour qui cela a été difficile de découvrir la vérité. Il est tombé amoureux, profondément. La disparition d’Ilona a été le drame de sa vie, de toute sa vie, tout comme découvrir la fausseté de ses soit-disant amis.

Arnaldur Indridason va au fond de ses sujets. Et dans ce roman plus que dans les autres. On découvre, une nouvelle fois, une autre partie de l’Islande, de son passé, de ses enfants, de sa politique. Cela ne doit pas être facile de vivre dans ce pays, qui a servi de base aux Américains, qui a vu se développer le socialisme, le communisme.

Les personnages d’Arnaldur Indridason évoluent. Elinborg, très bonne cuisinière, voit son livre de recettes publié. Oli est toujours en couple et toujours aussi amoureux. Erlendur est égal à lui-même. Il accepte de plus en plus les invitations de ses collèges, même s’il est toujours réticent. Eva, sa fille, a quitté sa cure et a repris ses mauvaises habitudes. Erlendur a compris qu’il ne pouvait pas la sauver, même si cela le met en colère. Son fils refait surface. Et lui aussi va asséner ses vérités à son père. Mais cela ne sera pas avec colère, comme a pu le faire Eva. Erlendur continue sa relation avec Valgerdur. Mais il n’ose pas lui avouer ce qu’il peut ressentir pour elle.

Même si c’est toujours aussi bien écrit, même si on en apprend un peu plus sur les Islandais, leur vie, je commence à me lasser. Il n’y a pas assez d’actions à mon goût. Quoi qu’il en soit, il me reste 5 romans à lire et je finirai cette série. Par contre, Marion Briem, l’ancienne chef d’Erlendur, est de plus en plus présente. A la fin de sa vie, elle échange de plus en plus avec Erlendur, qui vient la voir. Pourtant, leurs relations n’ont jamais été parfaites.

L’homme du lac d’Arnaldur Indridason

date de sortie : 20 mai 2009

Editeur : Points

Isbn : 978-2-7578-1287-7

Nombre de pages : 406