La stratégie Ender d’Orson Scott Card

 

La Stratégie Ender d’Orson Scott Card

Source Edition J’ai Lu, que je remercie, http://www.jailu.com/albums_detail.cfm?id=42715

Andrew Wiggin est Ender. Il porte un moniteur depuis sa naissance. Il est le troisième. Son moniteur lui sera enlevé. Il pense retrouver une existence normale, sauf que non, il sera appelé pour suivre un entraînement lui permettant de devenir commandant. Il a, à ce moment-là 6 ans.

Encore un roman qui a vraiment capté mon attention. Et je peux dire que je ne me suis pas ennuyée à suivre les aventures d’Ender. J’ai vraiment aimé le personnage de ce garçon qui semble manipulé mais pas tant que ça. Un jeune garçon extrêmement intelligent et qui doit sauver la planète. Un jeune garçon extrêmement sensible mais qui n’hésite pas à sortir les poings, en faisant très mal, pour se défendre. Un rappel de ce que lui a fait subir son frère aîné. Un jeune garçon qui a grandi sans sa famille et surtout sa soeur qu’il a adoré et qui l’a souvent aidé. J’espère en continuant ce livre, au fil des pages, qu’Ender, même s’il est appelé à sauver l’humanité, ne sera pas un monstre. Bien sûr, il a été créé, il a été isolé pour pouvoir travailler et devenir un commandant de flotte, mais il montre tout de même qu’il ne se laisse pas faire et qu’il a très bien compris ce que l’on attend de lui et surtout que ses professeurs ne sont pas tout blancs dans l’histoire. Ce jeune garçon, petit garçon, ne pourra finir que tout seul car on lui a refusé toute amitié. A moins que les membres de la flotte qu’il commande, tous des personnages connus, qu’il a plus ou moins aimé, qui l’ont plus ou moins épaulé, décident de rester avec lui et de cette façon, ils pourront vivre ensemble.

L’auteur nous emmène dans un monde fantastique, de science fiction avec une histoire qui tient réellement la route. Ender réussira-t-il la mission qui lui est confiée. Malgré son jeune âge, son entraînement, et même son endoctrinement, saura-t-il faire face à ce monde d’adultes ?

Ender oscille entre cette impression d’être aimé par ses professeurs, qu’ils le protégeront ou qu’ils se servent de lui. Ender s’est toujours méfié. Il s’est toujours fait petit car c’est le troisième et son frère aîné Peter est exécrable. Peter s’en prend à Ender, le manipule, veut le tuer. Même s’il est petit, Ender redoute la réaction qu’il pourrait avoir, surtout qu’il peut être très violent. Ender gravit les échelons de l’école très vite. Il est toujours le plus petit. Il impose le respect par ses stratégies, mais également les convoitises, le rejet, la haine. Au cours de cette formation, il veut vaincre tout le monde, même s’il est isolé et désespéré.

J’ai été toutefois un peu déstabilisée par toute cette manipulation même si nous n’avons pas affaire à des enfants comme les autres. Ce sont des bêtes destinées à la science, à la guerre, à la défense. La pose du moniteur à la naissance pour les surveiller, le contrôle des naissances, l’amour que l’on refuse à des parents y sont pour beaucoup. La place de Troisième, en plus, ne doit rien donner de bon car cet enfant n’a jamais de chance.

Ces professeurs ont une stratégie bien à eux. Ils ont compris ce petit garçon dont le bon fond restera toujours, à savoir ne pas faire de mal car Ender n’aime pas la violence. D’ailleurs, Ender consacrera l’essentiel de sa vie, malgré les honneurs dus à son nom, à tenter de faire le bien autour de lui. Et il emportera toujours sur lui un secret.

En parallèle, j’ai aimé que Valentine et Peter, eux aussi des enfants, veuillent sauver le monde, même si Peter veut plutôt en être le maître incontesté.

Le film tiré de ce roman est sorti en salles dernier trimestre 2013, je ne l’ai pas vu et comme d’habitude ne pas voir un film tiré d’un livre me permet mieux d’appréhender l’histoire, de donner des visages aux protagonistes. L’auteur a su nous faire voyager dans l’espace, tenter avec Ender de résoudre ces jeux de plus en plus difficiles, de s’immiscer dans son cerveau pour connaître ses stratégies et de souffrir avec lui quand il est fatigué, quand il se bat, quand il se sent seul. On ne peut aimer qu’Ender.